Vous dites « stop » à votre enfant pour le protéger.
Par exemple, vous le voyez s’approcher de la porte du four… et bim ! C’est lui qui se fâche contre vous, et qui vous jette le premier objet qu’il a sous la main.
Comment faire pour qu’il arrête ?
Comment lui faire comprendre que c’est dangereux ?
Pourquoi certains enfants réagissent si fort quand on dit "stop" ?
C’est exactement ce que me décrivait une maman récemment.
Elle m’expliquait que son fils est plutôt coopératif en ce moment, mais que dès qu’on le surprend à faire quelque chose de risqué, le simple fait de dire stop déclenche une réaction très intense.
Comme s’il avait l’impression d’être grondé.
Comme s’il se vexait.
Je crois que cette maman met le doigt sur quelque chose de très juste.
Dans ces moments-là, l’enfant est souvent frustré, surpris, débordé par une émotion désagréable et intense. Et cette émotion entraîne parfois le jet d’objet… ou un geste agressif.
Pour le parent, c’est une double peine : on évite un accident, et on se prend un jouet dans la tête en retour...
Le problème, c’est qu’on se focalise beaucoup sur le comportement (le fait de jeter ou taper) et pas assez sur ce qui se passe pour l’enfant. Or, quand on passe à côté de ce qui se passe pour l’enfant, on a beaucoup de mal à faire évoluer le comportement.
Ce qui n’aide pas à chaud (même si tout est vrai)
Dans ces situations, ce qui n’aide pas, c’est :
- sanctionner le fait de jeter,
- se focaliser uniquement sur l’interdit,
- expliquer pourquoi c’est dangereux,
- faire une leçon de morale,
- ou même expliquer pourquoi on a eu peur et pourquoi on a réagi ainsi.
Tout ce que vous pourriez dire est vrai. Mais rien de tout cela n’aide un enfant à ne pas jeter sous le coup de l’émotion.
Vous l’avez peut-être déjà constaté : dire « je comprends que tu sois en colère, mais tu ne jettes pas » ne calme pas vraiment les choses (la faute au "mais" qui vient trop vite souvent).
À chaud : calmer le jeu avant tout
À chaud, l’objectif n’est pas de faire comprendre.
L’objectif, c’est d’apaiser. Pas de sanction, pas de rappel de règle, pas de morale, juste calmer le jeu.
Bien sûr, ça n’est pas facile ! Quand on voit un danger, c’est déjà dur pour nous de ne pas crier.
Alors demander à un enfant de mieux gérer que nous une émotion intense, ce n’est pas réaliste.
À chaud, on fait tous du mieux qu’on peut, avec un objectif simple : faire redescendre la pression.
Concrètement, cela peut passer par :
- assurer la sécurité,
- dire une phrase très courte qui met des mots sur ce que vit l’enfant (« tu as eu peur quand j’ai dit non », « tu as été surpris par ma réaction »),
- puis proposer une autre façon d’exprimer la colère (dire qu’il est fâché, grogner, faire le tigre…).
Même si l’enfant n’y arrive pas sur le moment, vous semez une graine.
À froid : encourager les comportements adaptés
C’est surtout à froid que les choses changent.
Dans des moments calmes, vous pouvez :
- valoriser toutes les fois où votre enfant coopère,
- et surtout toutes les fois où il est en colère sans jeter ni taper.
Dire « tu as le droit d’être en colère mais tu ne tapes pas » n’aura jamais autant d’impact que : « tu étais très en colère, et tu n’as rien jeté. Bravo. »
À froid, vous pouvez aussi entraîner votre enfant à reconnaître la colère et à l’exprimer autrement. Vous pouvez lui proposer de faire semblant d’être en colère pour s'entraîner à une stratégie plus adaptée comme par exemple :
- grogner comme un tigre,
- faire les gros yeux,
- dire « je suis fâché, tu m’as fait peur ».
Ces jeux développent de vraies capacités de régulation : comme des muscles que l’on entraîne quand c’est facile, pour qu’ils soient disponibles quand c’est plus difficile.
Ce qui fait vraiment la différence
Quand on arrête de se battre contre le comportement qui nous dérange et qu’on s’occupe de ce qui s’est passé pour l’enfant, les parents observent souvent que, naturellement, les situations s’apaisent.
C’est comme ça qu’on aide les enfants à grandir et qu’on installe, petit à petit, des réactions plus adaptées :-)
🎥 Retrouvez la vidéo complète ici
Ces articles pourraient aussi vous intéresser
Si ces situations vous parlent, c’est parce que je les rencontre très souvent dans mon travail auprès des familles.
Je suis Céline Syritellis, et j’accompagne les parents qui souhaitent retrouver un quotidien plus PAIZible.
